La chloroquine pour soigner le coronavirus : remède miracle ou dangereux ?
5 mai 2020Tout savoir sur le kyste pilonidal
31 mai 2020Avec l'arrivée du coronavirus en Europe, le gouvernement belge a commencé à réfléchir à la stratégie à adopter pour protéger sa population. Au-delà du confinement, s'est aussi posée la question de l'utilité du masque. Tout comme son voisin français, notre pays a vite subi une pénurie de masques et a dû s'adapter. Pour y faire face, tout en continuant de lutter contre le Covid-19, des appels à projets ont été lancés auprès des industries mais, actuellement, ce sont bien souvent des solutions alternatives qui prédominent comme la confection de masques en tissu à l'aide d'un patron.
Ces dernières semaines, de nombreuses informations au sujet des masques sont venues troubler l'esprit de nos concitoyens. Afin d'y voir plus clair, votre médecin vous explique ce qu'on peut attendre des différents masques disponibles au cours du confinement et pour le déconfinement futur.
Coronavirus : les différents types de masques à disposition.
Depuis le début de la pandémie, de nombreuses informations circulent à propos des masques protégeant à la fois les soignants et la population. Les masques chirurgicaux, les masques FFP2 ou encore les masques en tissu ont chacun leur spécificité et jouent un rôle différent face à la transmission du virus.
Les masques chirurgicaux face au coronavirus.
Les masques chirurgicaux, aussi nommés masques anti-projections, permettent d'éviter la projection de sécrétions des voies aériennes ou de salive (comportant des agents infectieux transmissibles) par celui qui le porte. Il est efficace pour lutter contre la transmission par voie de gouttelettes ou par voie aérienne. Il est conseillé de le porter dès les premiers symptômes afin d'éviter la contagion de son entourage. Il permet d'accentuer les bénéfices des gestes barrières. Son utilisation ne doit pas continuer dès lors qu'il est mouillé ou souillé.
Pour le jeter sans risques de contamination, il est recommandé de le jeter dans le sac d'une poubelle avec couvercle et de se laver les mains à l'eau savonneuse ou à l'aide d'une solution hydro-alcoolique. Ce type de masque est habituellement accessible en pharmacie et délivré gratuitement sur ordonnance médicale. Dans le contexte actuel, ce type de masque est surtout dédié aux personnels soignants.
Les masques de type FFP2 face au coronavirus.
Les masques de type FFP2, aussi désignés comme des masques de protection respiratoire individuels, sont filtrants. Ils ont pour but de protéger le porteur contre les risques d'inhalation des agents infectieux. Ils ont une action protectrice face à une transmission par voie aérienne ou par gouttelettes. Il dispose d'une durée de protection variable entre 3 et 8 heures. Lorsqu'il est mis en place, il ne doit plus être touché et une fois enlevé sa réutilisation est impossible (il devient inefficace). Il est conseillé de le changer après avoir été souillé, mouillé ou encore mal positionné. Ce type de masque est généralement préconisé pour le personnel soignant lors des phases de transmission entre humains lors des pandémies mais aussi pour les personnes exposées et à risques comme les aides-soignants venant au domicile des patients, par exemple.
Les masques en papier ou en tissu face au coronavirus.
Bien qu'il n'existe aucune étude démontrant la réelle utilité du masque fait maison, il reste néanmoins une mesure supplémentaire de prévention des risques lorsqu'il est appliqué en plus des gestes barrières.
Si vous désirez en confectionner un vous-même, il est possible de trouver des patrons en ligne dont celui du médecin infectiologue Jean-Luc Gala (UCLouvain) qui propose de le réaliser à base de tissu polyester très serré. Son masque a la particularité d'être étudié pour y glisser plusieurs couches de filtres en papier (cela peut être des filtres à café ou de l'essuie-tout, par exemple). Ce type de masque peut être porté tout au long de la journée grâce au changement de filtres et se lave à l'eau chaude et au savon le soir.
Quelles sont les consignes sur le port du masque en tissu face au coronavirus ?
Selon l'Académie Royale de Médecine, les masques en tissu peuvent filtrer jusqu'à 70% des particules à condition que les mesures de distanciation sociale et de lavage fréquent des mains soient respectées. Elle recommande ainsi de les porter pendant le confinement et même lorsque sera venu l'heure du déconfinement. Elle estime que c'est un outil de lutte collective offrant l'avantage de diminuer la transmissibilité du virus. Le Collège de Médecine Générale s'est aussi rangée du côté de l'Académie Royale de Médecine et incite la population à se protéger et à protéger les autres en portant un masque.
Si aujourd'hui la position officielle de notre pays reste celle de rendre le port du masque facultatif, il ne fait aucun doute qu'une mesure de protection supplémentaire est toujours intéressante. De plus, cette position est surtout due à la pénurie de masques à laquelle fait face la Belgique et ses voisins européens.
En définitive, quel que soit le degré de protection de chacun des masques, ils restent une barrière utile face à la propagation du virus. Bien que la question sur son efficacité sur l'ensemble de la population soit encore débattue entre personnalités politiques et scientifiques, il ne fait nul doute que chacun d'entre nous sommes capables d'en confectionner et de prendre nos responsabilités face à la propagation du coronavirus. Quoi qu'il en soit, en cas de doute sur votre état de santé, il reste important de prendre contact avec son médecin généraliste.