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18 décembre 2019Durant la nuit, pendant le sommeil, il arrive que vos enfants aient des fuites urinaires. Il s'agit du fameux « pipi au lit », que l'on nomme aussi énurésie en terme médical. Ce trouble passager disparaît généralement avec l'âge. Seulement, il peut être mal vécu par l'enfant (mais aussi par les parents) lorsqu'il perdure. Quoi qu'il en soit, la faute ne doit jamais être portée sur votre enfant car il n'est en aucun cas responsable.
Pour savoir pourquoi les enfants font « pipi au lit » et comment remédier à ce problème fréquent, poursuivez votre lecture, votre médecin vous explique tout.
Que signifie l'énurésie ?
Pendant la première année de sa vie, un nourrisson va uriner par réflexe, c'est-à-dire, dès que la pression qui s'exerce à l'intérieur de sa vessie devient trop forte. Progressivement, l'enfant va acquérir la propreté et l'acte d'uriner va dépendre de sa seule volonté. C'est souvent à partir de la troisième année de sa vie qu'il va apprendre à contrôler ses mictions lors de la journée.
Il faut toutefois relativiser car ces données ne sont qu'indicatives et chaque enfant grandit à son rythme. D'ailleurs, la propreté nocturne vient un peu plus tardivement mais on parle réellement d'énurésie lorsqu'il y a abscence de contrôle de la miction chez un enfant âgé de plus de 5 ans.
Il s'agit d'un trouble urinaire totalement involontaire et exercé inconsciemment lors du sommeil. On distingue deux types d'énurésie : l'énurésie primaire et secondaire. L'énurésie primaire désigne un enfant qui n'a jamais acquis la propreté nocturne et l'énurésie secondaire un enfant qui est resté au moins 6 mois sans faire pipi au lit avant que le trouble ne reprenne.
On dit que l'énurésie est modérée lorsque l'enfant mouille son lit qu'une fois par semaine. Au-delà de 3 épisodes par semaine, on peut parler d'énurésie sévère. Une énurésie peut aussi inclure des troubles de la miction le jour. Votre médecin prendra le temps de vérifier si la cause du trouble ne provient pas d'une éventuelle infection ou malformation des voies urinaires.
Bien souvent source d'inquiétude chez les parents, l'énurésie peut également gêner la vie sociale de l'enfant qui pourra s'empêcher d'aller dormir chez des amis, par exemple.
Quelles sont les causes du pipi au lit ?
En principe, pour que la vessie puisse se remplir, la couche musculaire qui l'entoure se détend pendant que les muscles responsables de la miction se contractent. Lors de la phase de vidange, ces muscles, contrôlés par le système nerveux, effectuent les actions inverses.
Lors du sommeil, c'est la vasopressine, une hormone anti-diurétique, qui est fortement sécrétée pour éviter d'avoir à aller aux toilettes. Chez l'enfant, il existe de multiples causes pouvant expliquer l'énurésie. Parmi elles, on retrouve, entre autres :- la cause génétique (il serait possible qu'un gène soit impliqué dans ce trouble urinaire) ;
- un sommeil plus lourd que la moyenne, ce qui rend le réveil plus difficile pour se rendre aux toilettes ;
- une vessie et un système nerveux qui manquent encore de maturité ;
- une constipation qui influence les muscles de la vessie ;
- une faible émission de vasopressine qui induit une miction pendant le sommeil ;
- l'environnement familial et éducatif peut jouer un rôle inconscient sur le comportement de l'enfant.
Quelles solutions pour le pipi au lit ?
L'énurésie ou « pipi au lit » n'est pas un trouble urinaire sans solutions. Face au désarroi des parents mais aussi au mal-être que peut ressentir l'enfant, le médecin pourra proposer plusieurs solutions même si aucun médicament n'est réellement recommandé. Seules la bienveillance et la patience envers l'enfant sont la première des réponses.
Améliorer son hygiène de vie en cas d'énurésie.
Pour réduire considérablement les risques de pipi au lit, quelques règles sont à connaître.
La première est d'éduquer son enfant en lui apprenant à aller aux toilettes plusieurs fois dans la journée. Il faudra aussi qu'il soulage sa vessie aussitôt avant le coucher.
Ensuite, il est important de diminuer sa consommation en eau à partir de 18 heures et d'éviter les boissons lactées ou sucrées. Les eaux à forte teneur en minéraux tout comme les plats salés augmentent l'envie d'uriner et sont donc à proscrire chez les enfants.
Adopter la bonne réaction face au pipi au lit.
Il est totalement inutile de blâmer et de punir l'enfant lorsqu'il possède ce trouble urinaire. Au contraire, il pourrait très mal le vivre en développant une sensation de culpabilité, de honte et une baisse de l'estime qu'il a de lui-même.
L'idéal serait de dédramatiser la situation en lui expliquant ce qu'est l'énurésie (avec des termes qu'il est en mesure de comprendre, bien sûr). L'enfant doit être impliqué dans la résolution de son trouble, c'est-à-dire qu'il est possible de lui faire participer aux changements de draps, de le récompenser lorsqu'il fait une nuit sèche, etc.
Autre astuce : lui mettre à disposition des veilleuses. En effet, un enfant peut avoir peur du noir et le fait d'avoir une lumière peut l'inciter à se rendre plus facilement aux toilettes (et faciliter ses déplacements, par la même occasion).
Votre médecin pourra aussi indiquer un suivi psychothérapeutique afin de trairer les conséquences psychologiques d'un tel trouble, n'hésitez pas à prendre rendez-vous avec lui pour obtenir ses conseils.
Rééduquer la vessie pendant la journée.
S'il semble inenvisageable d'éduquer l'enfant durant son sommeil, il est possible de le faire pendant la journée. Il faudra lui apprendre à uriner à intervalles réguliers afin de maturer sa vessie et son système nerveux. Cette solution est surtout proposée lors d'une énurésie primaire.
Les médicaments comme ultime solution à l'énurésie.
Si les troubles de l'enfant sont sévères et ne s'améliorent pas avec les recommandations précédentes, le médecin peut prescrire de la desmopressine (elle imite le fonctionnement de la vasopressine) ou de l'oxybutine (un antispasmodique qui permet à la vessie de se remplir beaucoup plus grâce au relâchement des muscles l'entourant).
En définitive, l'énurésie est un trouble urinaire assez fréquemment observé chez l'enfant et contrairement aux idées reçues, le retour aux couches n'est pas conseillé. Quelques mesures simples sont nécessaires mais si le phénomène persiste une prise médicamenteuse peut être efficace.
Vous l'aurez compris, l'idéal est de se rendre chez son médecin traitant afin qu'il puisse établir un diagnostic et vous conseiller au mieux.